Lucie Bargel est maîtresse de conférences en science politique à l’Université Côte d’Azur, membre du laboratoire ERMES.
Depuis le début des années 2010, elle travaille sur les relations entre institutions politiques et migrations.
Dans ce cadre, Lucie Bargel a mené une ethnographie historique de la vallée de la Roya, entre l’Italie et la France, pour analyser l’écheveau de la frontière : il s’agit de déplier les différentes lignes qui composent une frontière étatique, presque parfaitement superposées à tel point que leur pluralité devient invisible «vue du ciel», mais aussi de suivre les processus au cours desquels ces limites de différents ordres d’activités viennent s’aligner sur la frontière. Cette zone frontalière constitue ainsi un terrain pour saisir la consistance locale d’une appartenance étatique.
Cette recherche est rassemblée dans un livre : Dans l’écheveau de la frontière. Alignements et réalignements des attachements politiques dans la Roya (XIXè-XXIè siècles), Karthala, 2023.
Grâce à une chaire IUF (2019-2024), Lucie Bargel s’intéresse aussi à la mobilité des électeurs et électrices – qui votent dans leur pays ou leur village “d’origine” plutôt que leur lieu de résidence – et elle analyse ses logiques sociales et ses effets politiques en croisant l’étude des migrations et la sociologie électorale, toujours dans une perspective socio-historique et comparée entre l’Italie et la France. Des premiers résultats ont été publiés in « Les ‘originaires’ en politique. Migration, attachement local et mobilisation électorale de montagnards », Politix, n°113, 2016, pp. 171-199.